Ces licenciements chez Shiseido illustrent un malaise plus profond qui secoue l’ensemble du secteur cosmétique.
Shiseido Amérique a annoncé, via une note interne, une réduction « importante et étendue » de ses effectifs aux États-Unis.
La note était signée par Alberto Noé, directeur général adjoint de Shiseido EMEA, nommé président et directeur général par intérim de Shiseido Amériques après le départ de Ron Gee.
Le groupe japonais, qui emploie plus de 2 000 personnes en Amérique du Nord (Ohio, Texas, Floride et Canada), traverse une période particulièrement difficile.
Lors de la publication de ses résultats annuels pour 2024, Shiseido a annoncé une chuté de 73% de son résultat opérationnel.
Ce recul s’explique en grande partie par la baisse des dépenses des consommateurs chinois, un marché clé pour le groupe, où les ventes ont diminué de 4,6% par rapport à 2023.
Alors même que Shiseido regroupait ses pôles Chine et Traveil Retail dans une logique de recentrage stratégique, un nouvel écueil est venu compromettre ses efforts.
En mai, lors de la publication de ses résultats du T1 2025, le groupe a annoncé une chute de 65% des ventes mondiales de Drunk Elephant. Cette contre-performance a particulièrement affecté la filiale américaine.
Aux États-Unis, le bénéfice d’exploitation a reculé de 19 %, et les ventes nettes ont diminué de 19,4 % sur un an.
« Shiseido Amériques est confronté à de lourdes difficultés sur plusieurs fronts. Malgré nos efforts soutenus, la performance de l’entreprise s’est nettement dégradée en 2024 et les perspectives pour 2025 restent sombres », a déclaré Alberto Noé dans la note interne.
Mais Shiseido n’est pas un cas isolé.
En avril, Coty a annoncé la suppression de 700 postes et Estée Lauder prévoit de réduire entre 5 800 et 7 000 emplois d’ici 2026 dans le cadre de son plan Beauty Reimagined.
Ainsi, les licenciements chez Shiseido sont le symptôme d’une crise plus large qui touche toute l’industrie.