La FEBEA mobilise face aux droits de douane américains qui menacent 620 millions d’euros et 10 900 emplois dans la cosmétique.
La FEBEA tire la sonnette d’alarme face à l’impact des droits de douane américains sur la cosmétique française.
Le cabinet Astères a évalué les répercussions de ces nouvelles barrières tarifaires sur trois secteurs qui exportent massivement outre-Atlantique : les cosmétiques, les vins et spiritueux ainsi que la maroquinerie.
L’enjeu est colossal pour l’industrie cosmétique française.
En 2024, le secteur a généré 35,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, se positionnant comme le deuxième contributeur au commerce extérieur hexagonal, juste derrière l’aéronautique. Les États-Unis représentent d’ailleurs la première destination des exportations françaises de produits cosmétiques, avec près de 3 milliards d’euros exportés l’an dernier.
Face à cette dépendance au marché américain, les projections du cabinet Astères s’avèrent particulièrement préoccupantes.
L’analyse évalue à 620 millions d’euros la baisse potentielle du chiffre d’affaires pour la filière cosmétique.
Au-delà de l’impact financier, ce bouleversement tarifaire pourrait entraîner la disparition de 2 700 emplois directs et de 8 200 emplois indirects, portant le total à 10 900 postes fragilisés.
Chaque emploi direct dans l’industrie cosmétique engendrant en moyenne trois emplois indirects, la suppression de ces postes affecterait l’ensemble de l’écosystème, de la conception à la distribution en passant par toute la chaîne de valeur.
« Face à ce choc, nous ne pouvons pas rester spectateurs. La FEBEA a lancé dès cet été un Beauty Industry Package, un plan d’action européen d’urgence destiné à protéger la compétitivité et l’avenir de notre industrie. La cosmétique française est une force d’innovation, d’exportation et d’emploi. Nous demandons à nos décideurs européens et français de nous donner les moyens de maintenir notre leadership mondial, sans complexifier inutilement notre cadre d’action », alerte Emmanuel Guichard, Délégué Général de la FEBEA.
En 2024, les exportations de produits cosmétiques vers les États-Unis bénéficiaient d’une franchise totale de droits de douane. Le nouveau cadre tarifaire impose désormais des droits de 15 % sur les cosmétiques. S’y ajoutent des droits additionnels de 50 % sur les composants métalliques des emballages. Conjuguée à la dépréciation du dollar face à l’euro, cette taxation conduirait à un effondrement de 21 % des exportations françaises vers les États-Unis d’ici 2026.
Au premier semestre 2025, les exportations ont déjà chuté de 12,7 %, un recul lié au stockage anticipé des grands groupes fin 2024.
La FEBEA souligne par ailleurs que cette menace tarifaire s’ajoute à d’autres défis déjà identifiés par la profession : inflation normative en Europe, montée en puissance des acteurs asiatiques et multiplication des entraves commerciales à l’échelle mondiale.
