Les allégations cosmétiques sont au cœur des contrôles des produits cosmétiques menés par la DGCCRF. Les allégations sont le principal outil pour valoriser les bénéfices d’un produit. Elles permettent aux marques de différencier leur produit dans les rayons de parapharmacie, de parfumerie ou même en ligne. Leur efficacité repose cependant sur une condition essentielle : être rigoureusement vérifiées et justifiées.
Qu’est-ce qu’une allégation ?
En Europe, une allégation est une revendication, une indication, une présentation ou même une image utilisées pour présenter les avantages et les bénéfices d’un produit afin d’en faire la publicité. On distingue plusieurs types d’allégations :
- efficacité (propriétés hydratantes, anti-âge, anti-tâches, etc.)
- comparative (texture plus légère et plus absorbante)
- fonctionnelle (protège la peau, régule la production de sébum)
Une réglementation en constante évolution
Les allégations sont encadrées légalement par le règlement européen sur les produits cosmétiques qui impose des critères sur ces derniers. Les marques se doivent de présenter un produit avec des allégations véridiques, claires et objectives qui n’induisent pas en erreur le consommateur. Toute allégation doit être justifiée par des données probantes, autrement appelées disclaimer.
En raison des nouveaux enjeux de marché et de l’intensification de la concurrence entre les marques, la réglementation cosmétique européenne a fortement évolué ces dernières années. Ces évolutions incluent notamment une liste élargie des allergènes à signaler, une surveillance des allégations en ligne (publicité en ligne, contenus générés par des influenceurs, site de vente en ligne, etc.) ou encore un durcissement du cadre autour des allégations environnementales afin de lutter contre le greenwashing.
La nouvelle directive concernant les Green Claims, bien que jugée trop contraignante par certains acteurs, vise à lutter contre les allégations environnementales non fondées. De nouveaux outils comme l’EcoBeautyScore ont également été développés et sont désormais disponibles en Europe. Celui-ci permet de mesurer l’impact environnemental des produits avec plus de précision.
Comment prouver et justifier une allégation ?
Il existe différentes méthodes pour prouver et justifier une allégation :
- Étude clinique sous la supervision d’un expert qui mesure la performance du produit.
- Test instrumental utilisant des appareils permettant de mesurer la performance du produit.
- Test de satisfaction permettant de recueillir la perception des consommateurs sur l’action du produit à la suite de son utilisation dans les conditions normales.
- Étude documentaire : analyse et mise en avant des données scientifiques connues d’un actif ou d’un composant.
Les allégations interdites et encadrées
Certaines allégations sont donc désormais interdites. Ainsi, les allégations environnementales de type “éco-responsable”, “vert”, “respectueux de l’environnement” ne peuvent plus être mentionnées lorsqu’il n’existe pas de preuves scientifiques ou de certifications pouvant les justifier. De même, le contenu d’influenceurs peut être considéré comme une pratique commerciale trompeuse si la collaboration commerciale n’est pas signalée ou si les résultats avancés ne peuvent être prouvés.
Ces changements réglementaires entraînent une augmentation considérable des exigences en matière de transparence, de véracité et d’objectivité. Il est nécessaire pour les marques d’être capable de justifier les allégations avec des tests et des données scientifiques robustes. Néanmoins, c’est une opportunité de démontrer la qualité et l’authenticité de leurs engagements et gagner la confiance des consommateurs de plus en plus exigeants.
À l’avenir, les allégations cosmétiques devront conjuguer transparence, preuve scientifique et responsabilité environnementale. Les marques seront amenées à renforcer la traçabilité de leurs ingrédients, à s’appuyer sur des données cliniques robustes et à adopter une communication plus transparente envers des consommateurs de plus en plus avertis, exigeants et experts. L’encadrement croissant des allégations poussera les professionnels à anticiper les évolutions réglementaires dès la conception des produits. Cette transparence est encouragée par des labels et des initiatives indépendantes tels que les ENBA (European Natural Beauty Awards) qui valorisent et récompensent les marques incarnant la naturalité et la transparence dans l’industrie cosmétique.
Ainsi, comment les marques parviendront-elles à transformer cette exigence de conformité en véritable levier de confiance et d’innovation ? L’enjeu est de dépasser la simple contrainte réglementaire pour s’imposer durablement dans le marché concurrentiel de la cosmétique.
